Les «blues» d’Henri Breton

SAINT-MATHIAS – Henri Breton en a parcouru des kilomètres pour faire connaître la musique blues au quatre coins du Québec et en France.

Le guitariste émérite, qui avait disparu de la scène depuis un certain temps, vient de rempiler. Nous l’avons aperçu le 24 juin du côté de Marieville au Marché Public. Et à 64 ans, le patriarche est toujours aussi impressionnant avec une six cordes entre les mains !

De la fin de l’année 2016 jusqu’en avril, le bluesman de Saint-Mathias n’a plus touché à sa guitare. En novembre dernier, il perdait son comparse de toujours, l’harmoniciste Rick L. Blues, grand maître du Chicago Blues et du West Coast blues.

Rick s’est éteint à 52 ans d’un cancer. Dur coup pour Breton qui avait partagé la scène avec son alter ego pendant plus d’un quart de siècle.

« Ouin… J’ai eu un down après la mort de Rick. On jouait ensemble depuis 1991. Je l’avais rencontré dans un mariage. On avait «jammé» et ça avait cliqué. On a ensuite beaucoup joué au Vieux-Bourgogne à Chambly. C’est le chansonnier Jacques-Yves Lebel qui nous avait introduits dans la place», se souvient Henri.

En plus de partager la scène, Henri Breton et Rick L. Blues ont enregistré plusieurs disques. Breton jouera de la guitare sur sept des neuf albums de Rick L. Blues. Tous deux remporteront des prix au Gala Lys Blues du Québec pour leurs performances sur scène et sur disque.

Le départ de Rick L. Blues a laissé un grand vide.

«On était comme un vieux couple ! Rick avait du caractère. C’était un perfectionniste. Des fois, on s’obstinait et on s’envoyait promener. Mais une fois sur scène, les amplis à «ON», nous étions de vraies bêtes!  J’le voyais me lancer un petit regard en coin quand je passais tout droit sur une note. Rick était tout un showman. Il avait de la prestance avec ses costumes et ses lunettes fumées. C’était un grand fan de Ray Charles. Il m’avait confié un jour que s’il s’en allait le premier, il me donnerait ses guitares. Aujourd’hui, même s’il n’est plus là, je sens sa présence quand je joue sur sa Guild», mentionne ému, Henri Breton.

Rick L. Blues était un bon vivant. Et un farceur invétéré.

«Dans un festival de blues, Rick avait joué un tour au groupe américain Little Anthony & The Locomotiv. À l’hôtel, Rick s’était amusé à mettre de la vaseline sur les poignées de porte de leurs chambres. Et après avoir vu la réaction des gars, il se sauvait en courant et en riant», raconte Breton.

La vie après Rick L. Blues

Henri Breton s’est remis à la musique au mois d’avril. Lorsqu’il a repris sa guitare, c’était comme s’il n’avait jamais arrêté de jouer. Le musicien offrira quelques spectacles cet été.

Le 10 juillet à Montréal-Nord avec le batteur Bruno Roy et le bassiste Vincent Compagna. En parallèle, il collabore à la réalisation de disques en studio. Il aimerait bien jouer dans les bars et les pubs en région. L’invitation est lancée !

Photo en haut de page: Marcel Dubois ©

Henri Breton et Rick L. Blues au Festival International de Jazz de Montréal.