André Corbeij
MARIEVILLE – Benoit Pepin est cet éducateur physique dans une école primaire à Marieville avec lequel le Journal le Montérégien entretenu le 3 mai dernier, à la veille du rappel des enseignants pour planifier la rentrée scolaire 2.0 à l’école de Ramezay. Benoit a complété sa première journée de travail hier. Une journée très occupée qui lui a fait vivre plusieurs émotions.
“Ça s’est bien passé. Nous avons reçus nos premiers élèves de 1re, 3e et 5e année hier (13 mai). La rentrée se fera progressivement ici. Jeudi et vendredi, des élèves de 2e, 4e et 6e années seront en classe. Les enfants ont été très disciplinés et ont bien respectés les consignes de distanciation et le lavage des mains. La cour d’école a été divisé en plusieurs plateaux pour permettre les récréations “, mentionne Benoit.
Pandémie de la COVID-19 oblige, l’édifice Crevier a dû être réaménagé pour favoriser la distanciation sociale. Enseignant spécialisé, et pour limiter les déplacements physique dans les classes, Benoit Pepin a été assigné à deux classes d’élèves où il devra enseigner durant 14 périodes, soit 28 périodes au total, plus un autre groupe, où il enseignera pour deux autres périodes.
Le personnel enseignant à l’édifice Crevier peut également compter sur la collaboration d’enseignants du secondaire de Mgr Eclide-Théberge. D’ici la fin de l’année, Benoit Pepin aura à sa charge une trentaine élèves répartis en trois groupes. Il sera aussi surveillant durant l’heure du dîner car les enfants devront manger à leur pupitre qui sera nettoyé et désinfecté après usage. Le gymnase de l’école a été converti en local pour y ranger du matériel et de l’équipement.
Benoit Pepin
Pour l’heure, l’ambiance au sein de l’école en empreinte de fébrilité. ” Tout le monde est en mode hyper vigilance’’, lance Benoit. La façon de se déplacer dans l’école avec les groupes a été préétablie afin qu’ils ne se croisent pas entres eux.
“Je prend ça une semaine à la fois. Plusieurs nouvelles règles ont été imposées. Ça fait beaucoup de changements à gérer en peu de temps. Dans l’ensemble, on navigue bien avec ça. D’ici la fin de l’année scolaire, les enfants seront en mode consolidation des acquis”, mentionne Benoit.
Mouvement de solidarité
La rentrée 2.0 à Crevier était attendue par plusieurs enfants qui n’avaient pas vu leurs amis pendant deux mois. Voilà un peu plus de deux semaines, sous l’initiative du TES (techniciens en éducation spécialisée), mené par Mathieu Fauchon, les enseignants, dans leurs voitures, avaient participé à une parade dans les rues de Marieville, notamment dans le secteur du Boisé et du Chemin Chambly. Une activité très appréciée par les nombreux confinés qui les ont salués lors du passage du défilé.
“Une quarantaine de véhicules ont participé à la parade. Mois j’habite à Saint-Jean-sur-Richelieu et ça faisait la première fois que je sortais de chez moi en six semaines. Ç’a vraiment fait du bien aux enfants et aux parents de revoir leur monde. Les voitures klaxonnaient et les enfants nous attendaient sur leurs balcons pour nous saluer. Avec cette parade, nous avons pu revoir près de 90 % de nos élèves. Plusieurs personnes âgées étaient en larmes lors de notre passage”, lance ému Benoit.
Distanciation sociale oblige, plusieurs activités normales de fin d’année n’auront pas lieu à Crevier, comme la grande “Haie d’honneur” pour souligner le passage du primaire au secondaire des élèves de 6e année.
” On va commencer par se rendre jusqu’à la fin de l’année, si tout va bien et qu’il n’a pas d’éclosion de contamination, nous allons sûrement trouver une façon de souligner le départ de nos finissants de 6e année. C’est une étape importante pour eux. On verra le moment venu ce qu’on pourra faire en fonction du respect des règles de la santé publique “, conclut Benoit Pepin.
Photographies : Courtoisie