Antoine Forti, l’ancêtre des familles Fortier de Chambly

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Antoine ( Antime, Anthime) Forti (c1784-1870)journalier, maçontraversier, originaire de la ville de Venise en Italie, fils de Laurent Forti et de feue Françoise Fabrice, épouse à Saint-Mathias, le 7 janvier 1817, Josephte Mailloux, fille de Joseph et de Marie-Anne Stébenne. Cet ex-soldat du régiment de Meuron, aurait été emprisonné au Pied-du-Courant, à la suite d’une manifestation patriote.

Fait prisonnier le 27 novembre 1837, Antoine Forti était encore en prison le 5 février 1838. Il aurait été entraîné par ses proches dans le mouvement de résistance patriote en 1837. Voici sa déposition : Antoine Forti, italien. Sait lire et écrire, 51 ans, marié et père de huit enfants, journalier de Pointe Olivier, Saint-Mathias. Je suis prisonnier depuis le 27 novembre. J’ai été fait prisonnier chez moi par les troupes de Sa Majesté. Il y avait un camp établi à Pointe-Olivier à la tête duquel était le nommé Malhiot avec le titre de colonel. J’ai été forcé par Amable Robert et Hippolyte Massé qui agissaient sous ses ordres, d’aller au camp où je restai deux jours. Je m’enfuis chez moi après cela et refusai positivement d’y retourner. Je n’ai point pris d’armes. (Déposition d’Antoine Forti, devant Henri Casse, juge de paix, Montréal 5 février 1838). Amable Robert, traversier, sans doute le patron d’Antoine Forti, opérait un service de bac traversier entre St-Mathias et Chambly, au bout de l’île Goyer. Il a été aussi “passeur” sur le traversier de Mont-St-Hilaire.

Anthime Forti sera inhumé à Chambly, à l’âge de 96 ans, (plutôt 86 ans !) le 8 août 1870. Présidait ses obsèques l’abbé A. Nantel, préfet aux études du séminaire de Sainte-Thérèse.  Les huit enfants Forti s’étaient engagés à verser une pension alimentaire aux parents au cours de leur vieillesse (Paul Bertrand, 25 juillet 1864).

Il faut noter que tous les enfants d’Antoine (Anthime) Forti se marient sus le nom de “Forti” ou “Forty”, alors que les répertoires les enregistrent sur le patronyme de “Fortier”. Ce sont Marie-Adèle Forti (Fortier), née en 1832, qui  épouse, fille mineure, en premières noces Abraham Mailloux à St-Joseph-de-Chambly, le 6 juin 1848; devenue veuve, elle épousera le veuf Augustin Martel aussi à St-Joseph, le 31 mai 1853. Zoé Forti (Fortier), née en 1832, jumelle d’Adèle. Elle épousera, fille mineure, Jean-Baptiste Courtemanche à St-Joseph le 12 novembre 1850. Louis de Gonzague Forti (Fortier) (1825-1897). Cultivateur, demeurant à Carignan sur le chemin Bellerive, il épousera Adeline Grisé à St-Joseph le 15 octobre 1850. Joséphine Forti (Fortier) épousera Joseph Breux à St-Joseph le 19 février 1855. Eulalie Forti (Fortier), née en 1835, prendra comme époux le cordonnier Eugène Robert dit Lafontaine. Luc Forti (Fortier), né en 1823, est qualifié de journalier, quand il épouse Henriette Dame à Chambly le 25 juillet 1854. Quant à Caroline Forti (Fortier), née en 1837, elle sera l’épouse de Joseph Viau. Il se marient à Chambly le 26 octobre 1868. Enfin Émilie Forti (Fortier), née en 1839,  épousera Jacob Cabana de Saint-Brigide. Devenue veuve, elle convolera avec Joseph Talbot à Chambly le 28 août 1876.

Ainsi un jour, le curé de Chambly a enregistré le baptême de Joseph-Charles Oscar sous le patronyme <Fortier>, alors que le père, Philias, signe “Forti” au registre. Des complications quant à l’identité de la personne s’en suivirent. Oscar Forti a dû faire corriger l’acte de baptême. Un renvoi dans la marge du registre de la paroisse St-Joseph-de-Chambly, en janvier 1882, se lit ainsi : (Forti) alias Fortier, corrigé conformément au jugement de la Cour Supérieure, no 363, en date du 10 mars 1914, rendu par l’honorable juge Charles A. Duclos et dont copie est annexée au feuillet du présent registre. E. Z. Massicotte. (Registre de St-Joseph, 25 janvier 1882) Philias Fortier, époux de Mathilde Audette, sera inhumé, à l’âge de 91 ans, le 13 janvier 1948(Le Richelieu, 15 janvier 1948). C’est le fils de Louis de Gonzague.

Ce Louis de Gonzage Forti acquiert la propriété située au 2509-2511 chemin Bellerive à Carignan en 1876. Elle demeurera au sein de la famille Fortier jusqu’en 1980. La maison de pierre aurait été construite en 1811. (Chambly 1665-1990, Famille Charles-Alméda Fortier, page 151).

Illustrations: La maison des Fortier, chemin Bellerive, en 1939.  Photographie de la famille Fortier sur la ferme familiale vers 1920. (Archives de la SHSC, Fonds Famille Fortier no. P113).