À Chambly, le feu est l’ennemi des édifices publics !

 Paul-Henri Hudon

HISTOIRE M. Séguin n’avait pas de chance avec ses chèvres. Il les perdait toutes dans la montagne…

Chambly n’a pas eu de chance avec ses manufactures. Plusieurs sont disparues dans des incendies. La manufacture de lainage de Willett (1911); la filature de coton de Willett (1919). L’année 1930 enregistre des incendies dans le Fresh Air Home, dans l’édifice des Chevaliers de Colomb (aujourd’hui le Fourquet-Fourchette), dans les moulins à farine de Willett, et à l’Institut Mécanique.

Encore en 1957, les entreprises de confection de vêtements, Tony’s Pants (dans l’ancienne chapelle de Très-Saint-Coeur-de-Marie, 80 employés), la Cooper Clothing (rue Des Carrières, 30 mises à pied), et la Grant Converters (logé dans l’Académie du Canton) devaient fermer pour cause d’incendies. Les journaux rapportent la perte d’emplois pour des centaines d’hommes et de femmes.

‘’Paulette Harnois travaillait à la Cooper Clothing depuis onze ans, écrit le journaliste. Une autre de ses soeurs, Pierrette, travaillait là depuis sept ans. Et une troisième, la cadette, depuis onze mois. Les trois jeunes filles sont le soutien de la famille, puisque le papa est malade et ne peut pas travailler régulièrement… Tous les marchands s’en ressentent, explique le maire Beauvais.”

Un ouvrier déclare: “Ça fait dix-huit ans que je suis presseur. Actuellement, il y en a des centaines qui sont sans emploi à Montréal. Mes chances de me trouver du travail dans le domaine sont plutôt rares”.

Sans oublier la perte par le feu du couvent des Soeurs de Picpus en 1953, de la Coopérative agricole en février 1965, de l’hospice Saint-Joseph en avril 1965, du collège des Frères en juin 1965. Et des incendies mineurs à la Canadian Canner en juillet 1948 et en 1951.

Personne n’a oublié la perte de l’hôtel Monaco le 29 décembre 1971 et l’hôtel Balmoral le 4 janvier 1972. Il y a de ces années néfastes, semble-t-il.

Ça en fait des cendres tout ça.

Sources: Le Petit Journal, 22 décembre 1957