Les multiples facettes de John-Andrew

CHAMBLY – Retour à l’avant-plan de la scène culturelle locale pour le Chamblyen John-Andrew Croteau, qui se produira le même soir et au même endroit au sein de deux formations musicales, Artifice Palace et Faux Fuyant.

L’auteur compositeur et interprète originaire de Marieville a reculé d’un pas pour mieux sauter. Après Les Bonnes Manières, John-Andrew poursuit son périple musical au sein de Faux Fuyant, son plus récent projet, qui accouchera cet été d’un EP de 7 chansons.

Pour qui connaît un peu la feuille de route de John-Andrew, ne soyez pas surpris de reconnaître autour de lui samedi soir prochain (12 mai) sur la scène de La Croisée des chemins, à Chambly, des visages connus.

«Faux Fuyant c’est la continuité d’Alex et les Droogies, une formation rock indé de Rougemont et Marieville qui avait été active de 2007 à 2013 et que j’avais rejoint en 2008. En parallèle, j’ai poursuivi les collaborations avec un seul membre des Droogies, le batteur Frederick Soucy. Puis les gars se sont retrouvés voilà près de deux ans lors des funérailles d’une mère de l’un des Droogies et nous nous sommes revus le lendemain pour jammer. Et ça n’a pas arrêté depuis !», raconte le musicien de 28 ans qui, au cours des dernières années, a réalisé des albums et été musicien de studio.

En anglais

Faux Fuyant proposera donc cet été un opus de 7 chansons dans la langue de Shakespeare. Une première incursion en anglais pour John-Andrew à titre de parolier et de compositeur d’un rock évolué à saveur psychédélique et orgasmique.

«J’ai senti une plus grande fluidité avec les textes en anglais. Avec Les Bonnes Manières, c’était très long de composer en Français. Là, j’ai vécu des choses entièrement nouvelles. Les textes sont apparus en temps réel au moment même où on «jammais» les tounes avec les musiciens. Les textes en anglais collent mieux la «groove» de nos nouvelles pièces. Les thèmes sont introspectifs. Le propos de celui qui chante les pièces est plus sincère. Les sujets ne font pas dans la facilité. Dans le cas d’une chanson qui parle d’une relation amoureuse, le texte évoque davantage la position de l’individu face à lui-même, à l’honnêteté, au déni et à la culpabilité. Moi je fais de la musique pour me sentir bien et je n’aborde pas trop les thèmes qui parlent de la misère ou du cynisme ambiant autour de la politique. Je laisse ça à ceux qui veulent bien le décrier», raconte John-Andrew.

La facture musicale de Faux Fuyant ravira les amateurs de musique des années 1980. «Avec les Droogies nous avions les pieds dans la musique rock des années 1960. Avec Faux Fuyant, ceux et celle qui aiment Talk Talk, The Smiths, se retrouveront en terrain familier. Mais nous y apportons notre touche d’authenticité. Il ne s’agit pas ici de faire revivre une époque que l’on n’a pas vécue», explique John-Andrew.

Faux Fuyant partagera donc la scène avec Artifice Palace ce samedi. John-Andrew et son batteur seront d’office au sein d’Artifice Palace en première partie du spectacle. John-Andrew a connu ce groupe sur les planches du Festival international de la chanson de Granby. Au fil des ans, il est devenu un guitariste régulier d’Artifice Palace a lancé en 2016 un album de 11 titres Rusty Flowers.

Vie d’artiste

Au sujet de la difficulté pour un jeune de la relève de faire sa place au soleil dans le merveilleux monde de la musique aujourd’hui, John-Andrew demeure philosophe.

«Effectivement ce n’est pas toujours facile. La réalité te revient toujours en pleine face. C’est un métier où tu vas toucher plein de gens. Nous avons été éduqués, à ne pas être capable de mettre un prix à l’art. Ça rend difficile les réussites. Mais je pense qu’en même temps, les réussites n’ont pas besoin d’être seulement financières. Je suis heureux d’avoir mes plages horaires dédiées à la musique et d’avoir des accomplissements personnels», conclut John-Andrew.

Faux Fuyant c’est : Francis Tremblay (guitare), Pierre-Luc Tremblay (basse), Frederick Soucy (batteur) et John-Andrew Croteau, (guitare et chant principal.)

Photographie : André Corbeij ©