Julia Girard-Desbiens: Entre humilité et implications diverses !

 Charles Fraser-Guay

CHAMBLY – Avec ce premier « Portait de vos élus », nous débutons une série d’articles dont l’objectif premier est de vous faire découvrir vos conseillers municipaux. En contact direct avec la population, ceux-ci font un travail essentiel; il nous apparaissait important de leur donner une tribune.

Nous rencontrons Julia Girard-Desbiens à la microbrasserie artisanale « Délires et Délices », quelques minutes à peine après la fin du conseil municipal. Nouvellement élue, la conseillère du district 8 est une entrepreneure bien connue de son quartier, propriétaire du commerce « Le cordonnier bien chaussé ».

Impliquée dans sa communauté, cette agronome de formation a siégé au conseil d’administration de la chambre de commerce de Chambly avant de faire le saut en politique municipale. Elle est aussi sur le conseil d’administration de la Clinique des jeunes du bassin de Chambly.

Dès le début de l’entrevue, Mme Girard-Desbiens explique, avec franchise, être actuellement dans une phase d’apprentissage. Elle souhaite prendre le temps de se familiariser avec son nouveau rôle d’élue. « Je veux comprendre et agir intelligemment », dit-elle. « Si je ne suis pas en mesure de répondre à une question, je vais te le dire immédiatement. J’aime mieux être franche et te donner l’heure juste. Je fonctionne de la même façon avec les gens de mon district. »

Elle dit apprécier son travail et trouver tranquillement ses repères. Comme conseillère, elle profite pleinement de l’expérience du maire et de son équipe. « Je suis bien entourée. Avec des gens aussi compétents, mon intégration se fait facilement. »  La langue de bois, bien peu pour elle! « Moi, je veux rester vraie », déclare-t-elle avec animation.

Questionnée sur les valeurs qui définissent ses actions, elle prend le temps de réfléchir avant de nous répondre. Mme Girard-Desbiens estime être une femme d’écoute et d’action. Elle chercher à comprendre et à analyser les problèmes avant de prendre des décisions.

Pour l’instant, elle préfère ne pas donner de conseils aux femmes qui aimeraient se lancer en politique. « Je n’ai que quelques mois d’expérience, pose-moi cette question dans deux ans! », dit-elle en riant.

Nous discutons ensuite de sujets d’actualité. Que pense-t-elle de la parité homme femme dans le milieu politique? « Comme société, il faut tendre vers une parité, explique-t-elle. Cependant, je ne suis pas à l’aise avec le fait de la rendre obligatoire.  D’ailleurs, au conseil municipal, je n’ai jamais senti qu’on me percevait différemment, parce que je suis une femme. »

Comment réussit-elle à concilier vie familiale, professionnelle et politique? Elle assume totalement le tourbillon quotidien et incessant de son existence. Son horaire est flexible et surtout, elle n’a pas peur du travail, deux éléments nécessaires à tout politicien. Désireuse de sortir de sa zone de confort, elle a choisi de retourner à l’université afin de parfaire son apprentissage : elle vient tout juste de commencer un MBA en gestion d’entreprise, une nouvelle corde à son arc.

Lorsque nous la questionnons sur les raisons de son implication en politique municipale, Mme Girard-Desbiens sourit. D’aussi loin qu’elle se souvienne, elle dit avoir été engagée socialement. Ce désir d’aider fut à l’origine, entre autres, de ses voyages de développement international en Amérique latine. Très tôt consciente des inégalités sociales, elle dit avoir voulu faire partie de la solution plutôt que du problème. À son avis, il s’agit du meilleur remède contre le cynisme.

À ce sujet, elle se questionne sur le rôle et la responsabilité des réseaux sociaux dans le débat public. « Pour l’instant, ils semblent amplifier la polarisation, se désole-t-elle. Elle avoue d’ailleurs avoir été surprise par la vigueur de certaines attaques personnelles. « Vous pouvez être en désaccord avec nos propositions, mais il ne faut pas personnaliser le débat. Nous avons tous des morceaux de vérité. Tout n’est pas noir ou blanc. » Elle juge primordial d’être ouverte aux dialogues et à la discussion, mais dans un respect mutuel. « Au final, il faut être capable de se parler », conclut-elle sagement.

Depuis son élection le 5 novembre dernier, Mme Girard-Desbiens s’est vu octroyer un certain nombre de dossiers: la famille, les aînés, l’environnement et les organismes communautaires, pour ne nommer que ceux-là. Nous la questionnons sur l’une des promesses électorales de son équipe, qui s’était engagée à offrir, à partir de l’été 2018, l’accès gratuit à la piscine municipale pour les jeunes de Chambly. « Nous travaillons activement afin de réaliser cette promesse.  Nous voulons que Chambly demeure une ville où il fait bon vivre pour les familles » spécifie-t-elle.

Nous discutons de la réalité des organismes communautaires. Elle confirme qu’il y a bien souvent des enjeux internes dans le financement. « Bien entendu, les organismes de Chambly n’échappent pas à cette réalité, voilà pourquoi je m’engage à les soutenir le mieux possible. Chaque dollar investi dans le communautaire a un impact direct sur les citoyens », nous fait-elle part.

Nous interrogeons la conseillère sur la possibilité de mettre en place une politique de développement social et communautaire. Compte-t-elle, dans un second temps, mettre à jour la politique familiale de la ville ? « Ces idées ne sont pas mauvaises, déclare-t-elle, mais à court terme, ce n’est pas dans nos priorités. Je ne veux pas mettre en place un plan d’action qui sera tabletté, tient-elle à préciser.  Je préfère l’action directe. »

Pour terminer cette entrevue, nous lui demandons son opinion sur un phénomène qui prend de l’ampleur, soit celui des villes écoresponsables, communément appelées villes durables. Dans ces villes, les élus doivent respecter les principes de l’urbanisme écologique et du développement durable. Nous lui parlons du rapport « La ville de demain », de Catherine Marchand. Les yeux de Mme Girard-Desbiens s’illuminent. « Justement, je fais mon travail sur ce sujet !»

Elle nous demande de lui envoyer le rapport afin qu’elle puisse le lire. Comme quoi le désir d’apprentissage et d’implication de la conseillère du district 8 est bien réel!

Le mois prochain, nous ferons un portrait de Mme Alexandra Labbé.

Photographie : André Corbeij/Journal Le Montérégien ©