OPINION – Il y a une chose qui me heurte profondément, c’est le manque de respect envers autrui. On vit en société alors je me dis que pour manquer de respect envers les autres, c’est qu’on doit se prendre pour un autre… je ne sais pas, un être suprême ou du moins supérieur… supérieur en quoi, on ne le sait pas, mais supérieur.
On va commencer par certains médecins spécialistes. Je suis d’accord pour qu’un médecin gagne un bon salaire, car avec le nombre d’années d’études qu’il a faites, il le mérite bien. Mais bon, ça va jusqu’à combien un bon salaire ?
Il ne faudrait quand même pas que ce médecin oublie que celui qu’il soigne gagne généralement beaucoup moins que lui et que ce patient, de par ses impôts, paye son salaire et les études qu’il a faites, et que ce même patient ne peut s’incorporer pour déduire de ses impôts des salaires fictifs qu’il verse à sa femme et ses enfants; pour moi, c’est un manque de respect envers sa clientèle.
On va pousser encore plus loin; quand ce même spécialiste touche une prime pour arriver à l’heure, ça, c’est un manque de respect total. Le patient qui attend, manque souvent des heures de travail pour aller à ce rendez-vous, il me semble que la moindre des choses c’est d’être à l’heure… par respect. Il en va de même pour enfiler une jaquette !!!
Je me dis que ces médecins doivent vraiment croire qu’ils sont quelque chose comme… Dieu! Ont-ils déjà réfléchi que la personne qui ramasse les vidanges est aussi très importante, car si les vidanges n’étaient pas ramassées, nous serions aux prises avec des épidémies, donc beaucoup plus de malades à soigner.
Parlons aussi des infirmières et des préposées aux bénéficiaires sans qui le médecin aurait beaucoup de difficultés à faire leur travail. Elles portent le système de la santé à bout de bras et sont épuisées, car pour pouvoir payer les salaires et les primes indécentes de ces spécialistes, il fallait bien couper ailleurs. Quel manque de respect de la part de ces spécialistes envers tous ceux qui leur permettent de réaliser leur travail.
Une autre espèce qui souffre d’un complexe de supériorité; certains cadres du secteur public. Ces cadres qui sont payés avec les fonds publics et qui gaspillent ces mêmes fonds publics. Ils s’organisent des formations à des coûts extravagants (commission scolaire), des partys pour se récompenser d’avoir travaillé fort (CHUM), se votent des primes de rendements.
Tous ces «bonus» sont financés à même les budgets de fonctionnement et se font au détriment des services et du personnel subalterne. Quel manque de respect pour tous ces employés, tels que les professeurs et les infirmières, pour ne nommer que ceux-ci, qui travaillent très fort et qui n’ont pas tous ces bonus.
On va poursuivre avec plusieurs employeurs, pas tous heureusement, mais quand même plusieurs. Est-ce que les employeurs réalisent que c’est grâce au travail de leurs employés que leurs compagnies peuvent exister ? Plusieurs agissent comme si les employés leur devaient tout parce qu’ils leur versent un salaire. Le non-respect de certaines normes du travail, les abus de pouvoir, le harcèlement psychologique font malheureusement partie des conditions de travail dans plusieurs entreprises.
Combien de temps peut survivre une compagnie sans employés ? Le moindre des respects serait de bien traiter leurs employés, car c’est grâce à eux que la compagnie existe et que le propriétaire pourra faire des profits.
Parlons de certains employés des ministères, des sociétés d’État et des villes. Combien de fois, sommes-nous victimes de l’abus de pouvoir de ceux-ci. Ils se contentent souvent de donner le minimum d’informations, quand celle-ci est bonne et cherche rarement des solutions pour aider les gens qui les contactent. Mais pour qui tu te prends pour faire un «power trip» ? Le moindre des respects est d’être le plus compétent possible et d’aider la personne qui nous contacte.
Je pourrais continuer encore longtemps, car la liste est longue, mais je vais terminer avec les gens qui critiquent. Nous sommes dans une société où la libre expression est reconnue, mais avec cette libre expression vient le respect. Pourquoi certaines personnes se croient obligées d’envoyer paître tous ceux avec qui elles ne sont pas d’accord ? Pour qui te prends-tu ?
On peut très bien exprimer sa divergence d’opinions avec des arguments pour appuyer celle-ci de façon respectueuse et c’est bien plus constructif. Si tu es en manque d’argument pour t’exprimer, va chercher de l’information pour appuyer tes dires au lieu d’insulter. Quel manque de respect.
De la même façon que certains clients traitent des «petits» commis de dépanneur ou de restauration rapide de façon indécente. Pour qui te prends-tu pour manquer autant de respect envers les autres ? Tu t’es levé de mauvaise humeur, t’as passé tout droit, ça va mal dans ta vie, pourquoi c’est l’employé qui te sert qui devrait subir tes humeurs ? Quel manque de respect…
En somme si les gens étaient plus respectueux, les élus s’occuperaient vraiment de leurs citoyens plutôt que de ceux qui vont leur «graisser la patte», nos aînés occuperaient une meilleure place dans la société, les médecins spécialistes mettraient les patients au cœur de leur travail et laisseraient plus d’argent dans le système de la santé plutôt que dans leur poche; au fond, ils respecteraient le serment d’Hippocrate qu’ils ont prêté.
En allant mettre de l’essence le matin ou en ramassant un café pour la route; on pourrait dire un p’tit bonjour, faire un p’tit sourire, et souhaiter une bonne journée, ça n’a jamais tué personne et ça part bien une journée.
Le respect c’est la base du savoir-vivre.
Marie-Hélène Gagnon
Saint-Césaire