BROSSARD – Jusqu’au 17 avril le Hall des Arts présente l’expoistion Contes d’hiver, de Maya Nikolova, originaire de Bulgarie et établie au Québec depuis près d’une vingtaine d’années.
Démarche artistique
Je m’intéresse à l’assemblage depuis plusieurs années. La peinture à la brosse et les autres moyens standards me sont insuffisants. Pour dessiner, au lieu de peinture, j’utilise des serviettes en papier de toutes sortes. La serviette amène son propre dessin et, en superposant les fines couches, je crée un fond riche, je crée mon propre dessin. J’y ajoute des moments graphiques, des détails fins comme, au lieu de crayon, j’utilise des serviettes en papier entortillées, des cordes, des tricots et différents épaisseurs et couleurs de fil de fer.
J’aime utiliser l’espace à 3 dimensions et combiner de matériaux différents : morceaux de métal rouillé, bois de mer, coquillages d’escargot, tricot fin tricoté à la main, vieilles photographies, feuilles mortes taillées par la nature de manière qu’elles sont devenues des chefs-d’œuvre elles-mêmes… Je recycle les vieux objets pour leur donner une nouvelle vie. Une fois rejetés et hors d’usage, ils sont “morts” dans un certain sens. Je les fais renaître et je les transforme en une sorte de poésie visuelle.
Je trouve provoquant (pour moi et pour le public) d’emmener l’objet de l’utilitaire vers le poétique et de cette manière de créer des opportunités de lecture à plusieurs niveaux :
- papier et bois ;
- lisse et relief ;
- blanc-gris ou des couleurs vives ;
- la douceur de fil de coton et la dureté de fil de fer ;
- chaud et froid ;
- image fluide ou souvenir concret.
Les souvenirs de mon enfance m’influencent, m’inspirent et me guident dans le processus de création.
La conception et l’improvisation cohabitent dans mon travail. Je vous ouvre la porte et je vous laisse entrer dans un monde plein de fils qui m’enveloppent comme une toile d’araignée.
Certaines œuvres sont conçues avec une conception préalable, avec des croquis, et le résultat est connu dès le début. D’autres sont entièrement le résultat de l’improvisation et elles s’achèvent au fur et à mesure du travail. Dans la composition, je mélange l’abstraction et le concret et j’utilise différentes textures pour créer le rythme propre de chaque tableau. La lumière joue un rôle crucial pour certaines œuvres, soit elle achève le dessin et pose la touche finale, soit elle le lave et même anéantit.
…la fragilité,
la souplesse, la délicatesse,
l’espoir et les désirs ;
l’obscurité ;
et l’éclat de joie…
Dans mon travail, je m’intéresse plutôt à l’émotion et non à l’anatomie. J’aime provoquer l’imagination du spectateur et j’espère pouvoir inciter un dialogue avec continuation. J’espère pouvoir toucher au sublime, évoquer des sentiments et des émotions.
Laisser au public la liberté d’interpréter les non-dits, de faire de la libre association d’idées, lui permettre de ressentir ce qui n’est pas explicitement montré, c’est mon souhait le plus cher.