Paul-Henri Hudon
HISTOIRE – Celle “que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre“, cette Histoire canadienne qui fut la nôtre, enseignée à nous, les octogénaires du Québec, elle nous est restée dans la gorge comme un méchant rhume. Accrochée aux amygdales, et prête à l’éternuement.
Est-ce que vous vous rappelez les douleurs, les supplices de nos bons missionnaires ? L’héroïsme de nos bons chrétiens confessants, des deux sexes, vierges et martyrs ? Mais souvenez-vous du dédain envers les mauvais croyants, comme ce Louis-Joseph Papineau, non pratiquant, et les Rouges du 19e siècle, jusqu’à Wilfrid Laurier.
Ceux que même l’historien Lionel Groulx aimait oublier. Rappelez-vous des Patriotes, blâmés, conspués par le clergé, comme des rebelles, des désobéissants, mauvais garçons en perdition, tout comme les Dorion, les Letellier de Saint-Just.
Par contre la gloire des George-Étienne Cartier, conservateur, beau-frère de Mgr Fabre, des Hector-Louis Langevin, conservateur, frère de Mgr Jean-Pierre-François Langevin. Ah ! Que voilà des modèles !
Nous avons digéré une Histoire aseptisée, (j’allais écrire ascétique), apte à former de bons apôtres. Une Histoire d’hommes à imiter, comme sanctifiés. Une Histoire d’hommes à détester, comme ce Charles Chiniquy.
Illustration: Une histoire du Canada. Premier album, par les Frères de l’Instruction chrétienne, en 1951.