BELOEIL – Deux siècles et demi après la fin du Moyen-Âge, le siècle des Lumières entamait ce passage de l’obscurantisme à une ère de la connaissance. Mais qu’en est-il désormais de notre connaissance de la lumière, celle qui inonde les nuits urbaines et illumine les châteaux forts d’aujourd’hui ? Quel discours peut-on tirer de l’illumination des lieux de la finance et des tours de bureaux ? Prestige ou vestiges en devenir ?
À travers une recherche plastique épurée faisant disparaître la structure même des édifices, Thierry du Bois désire révéler cette édification de la lumière comme sujet. Un sujet non pas éclairé, mais éclairant, produisant un discours dont on ne mesure pas toujours la portée et qui disparaît derrière son caractère d’évidence : les buildings éclairent les villes la nuit.
Pourtant, au-delà de cet aspect sécurisant de la lumière, la manière dont le flux lumineux s’organise à travers de multiples sources individuelles entrecoupées, qui se superposent sans se toucher, produit un code visuel empreint de mystère, un langage parfois plus inquiétant que réconfortant, puisqu’il induit la séparation et impose la hiérarchisation.
Cet étagement de traits et de points lumineux est-il une métaphore de la pixellisation du social ? Que se cache-t-il donc derrière cette débauche de lumens en l’absence de l’humain ?
L’exposition se déroule à la Maison de la Culturel Villebon (730, rue Richelieu) du 19 février au 20 mars 2022.
Entrée libre