Le fort de Chambly sous toutes les couleurs. Celles de Joseph St-Charles

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Une quantité innombrable d’artistes ont illustré le fort de Chambly. Depuis des auteurs amateurs jusqu’à Krieghoff, des coloristes, des aquarellistes et des paysagistes ont posé leur palette et pinceaux sur les bords du bassin.

Aujourd’hui, nous présentons une huile sur carton produite par le portraitiste et artiste peintre Joseph St-Charles (1868-1956).

Le tableau suggère un fortin dépouillé, lumineux, doré, comme un bijou. Un monument flou, dans une verdure improbable et un désert d’habitations.

Une forteresse abandonnée qui se mire dans une flaque d’eau bigarrée. L’entrée est masquée par une touffe d’arbustes. L’ensemble dégage un lieu de vie aéré, calme, primitif, comme une ruine perdue dans une nature sauvage.

L’artiste est un montréalais qui a parfait ses études à Paris, à l’École des Beaux-Arts, entre autres sous les directives de Benjamin Constant en 1890. Il y remporte deux prix et une médaille “au concours de figure dessinée catégorie antique“. Après un séjour à Rome il revient au Canada en 1898.

Il sera professeur au Conseil des arts et manufactures, puis à l’École des beaux arts de Montréal. On lui doit, entre autres tableaux, les toiles “L’Adoration des Mages” 1893, “La première messe à Ville-Marie” 1892, “Le serment de Dollard et ses compagnons“, 1895.

Plusieurs oeuvres religieuses dans les églises et de nombreux portraits de personnalités remplissent son carnet de maître.

Joseph St-Charles (1868-1956).

Sources, Archives de la SHSC, Représentations numérisées du fort de Chambly, P025P609. Nous ignorons la date de ce chef d’oeuvre, première moitié du 20e siècle.

Marie Chantal Leblanc: Mémoire de maitrise en étude des Arts, “Formation artistique et contexte social des peintres canadiens à Paris“, juillet 2008. Archipel. UQAM.ca