Par Christian Fortin: collaboration spéciale
MONTREAL – L’automne dernier, le groupe américain Liberty Media annonçait qu’il se portait acquéreur de la F1. Les nouveaux propriétaires, menés par le moustachu Chase Carey, promettaient des changements afin de rapprocher pilotes et constructeurs des amateurs. L’un de leurs premiers gestes fut de remercier, en janvier 2017, Bernie Ecclestone, cet octogénaire anglais qui régnait en despote depuis quatre décennies sur la catégorie reine du sport automobile.
Des promesses. Qu’en fut-il en réalité? Retour sur un week-end de F1 fort intéressant.
Dès l’arrivée sur le site du circuit Gilles-Villeneuve, nous avons remarqué des tentes identifiées par F1 Experiences. Dans l’une, les participants effectuent des changements de pneumatiques le plus rapidement possible. Dans l’autre, ils conduisent un simulateur, assis dans la position de conduite particulière « pieds dans les airs » (visionnez cette vidéo explicative de Nico Rosberg). À quelques occasions, des spectateurs ayant payé des forfaits spéciaux pour le week-end ont effectué, debout dans une semi-remorque, des tours du circuit.
Autre preuve de changement notable, l’entrevue avec les trois premiers pilotes de la séance de qualification du samedi s’est tenue dans le virage Senna. L’anglais Lewis Hamilton, enfant chéri des Montréalais depuis ses premières positions de tête et victoire en carrière sur le circuit Gilles-Villeneuve (en juin 2007), signait la 65e pole position de sa carrière. Celle-ci lui permettait de rejoindre le regretté Ayrton Senna dans le livre des records, au 2e rang derrière Michael Schumacher (68).
Dans un moment fort émouvant, juste devant nous, Hamilton a reçu un casque porté en course par le célèbre pilote brésilien, offert par la famille du défunt. Comme si ce n’était pas assez, Hamilton a effectué le tour le plus rapide du circuit Gilles-Villeneuve en qualification, en 1 min 11 s 459 et il a remporté les honneurs du Grand Prix du Canada, pour une sixième fois.
Fernando Alonso, qui connaît une saison désastreuse au volant d’une McLaren, a été contraint à l’abandon à trois tours de la conclusion de la course. Dépité, ce dernier est monté dans les gradins, a lancé ses gants aux spectateurs, avant de redescendre. Jamais nous n’aurions vu cela sous le règne de Ecclestone.
Les Américains veulent rapprocher la F1 de ses partisans, sortir de cette image de « on a pas besoin de vous » que véhiculait Bernie Ecclestone. Ils promettent plus d’activités sur les sites, voulant transformer les week-ends de course en événement festif. L’avenir de la F1 à Montréal est assuré jusqu’en 2029. Nul doute que les prochaines éditions sauront nous en mettre plein la vue, surtout à Montréal, ville festive par excellence. À suivre, en juin 2018.
Lewis Hamilton, photographié quelques minutes avant de recevoir le casque d’Ayrton Senna.