Myriam Da Silva Rondeau : en mode olympique !

André Corbeij

CHAMBLY – Jointe eu téléphone en début de semaine, Myriam avait mis un «hold» sur l’annonce d’une nouvelle importante la concernant. L’embargo vient d’être levé sur la confirmation de sa participation au Championnat du monde en boxe amateur qui aura lieu en novembre. Autre bonne nouvelle, après 7 ans d’attente, sa catégorie de poids, 69 kg, est officiellement admise aux Jeux olympiques ! Le rêve deviendra-t-il enfin une réalité pour la Chamblyenne ?

Lors de notre dernière publication sur la boxeuse en avril dernier, Myriam Da Silva Rondeau avait reconquis son titre canadien après des années difficiles. La jeune femme était sereine et surtout positive face à l’avenir.

Voilà quelque temps, elle rentrait de Pologne où elle confirmait sa place pour le Championnat du monde qui aura lieu en novembre prochain à Delhi, en Inde. Les Jeux panaméricains qui auront lieu en juillet 2019 en Argentine sont également dans sa lorgnette.

«La compétition en Pologne était déterminante au niveau de la Fédération canadienne de boxe pour la sélection des Championnats mondiaux. Comme ma performance (une place en quart de finale), a correspondu aux critères de sélection et ma catégorie étant désormais accepté pour le J.O. de 2020, on passe maintenant à une étape supérieure», mentionne fébrile Myriam.

Mais le monde de la boxe féminine vit des heures difficiles. Des soupçons de corruption planent sur l’Association internationale de boxe. Dirigée par un Russe qui tremperait dans des activités douteuses, elle est sous sanction du comité international olympique. «Ne voulant pas pénaliser les athlètes, on songe maintenant à rediriger les boxeuses vers une autre association internationale afin de leur permettre de participer aux Olympiques», explique Myriam.

En mode financement

Myriam compte mener au cours des prochains mois une campagne pour l’aider financièrement à réaliser son rêve.  « Certes, je fais partie de l’équipe canadienne de boxe. Cependant, les athlètes sont financés au mérite, en vertu des médailles et des performances. Comme ma catégorie de poids vient tout juste d’être admise aux Olympiques, c’est difficile pour le comité olympique canadien de subventionner pleinement les nouveaux venus. Je me retrouverai donc avec une facture plus lourde à débourser pour aller boxer sur la scène internationale en 2019», explique Myriam, dont une seule compétition à l’internationale lui coûte environ 10 000$.

«La Fédération nous aide un peu dans la mesure de sa capacité, parce qu’elle doit encourager les nouvelles catégories de poids admis aux Olympiques. Mais ce sont nous, les athlètes, qui doivent assumer la majorité des coûts reliés aux compétitions», explique Myriam.

Pour l’heure, la Chamblyenne évoque des moyens pour l’aider dans son rêve olympique: campagne de financement via les réseaux sociaux, recherche de commanditaires, etc.

«Étant enseignante à temps plein et athlète, c’est difficile pour moi de m’attaquer à la dynamique des réseaux sociaux. Mon rôle premier est d’être une enseignante et un modèle pour les générations à venir. C’est là que je veux donner toute mon énergie. Au cours des dernières années, j’ai tout assumé financièrement et pris des congés sans solde, pour mes compétitions internationales. Mais là, je m’aperçois que ce sera plus difficile», poursuit Myriam.

Du 14 au 24 novembre donc, Myriam sera en Inde pour l’Inde pour participer au championnat du monde. Mais avant cette compétition, elle se rendra au Qatar pour un camp d’entraînement de deux semaines.

«Advienne que pourra ! Je suis dans mes bonnes années et je vais tout faire pour trouver les sous nécessaires. L’année 2018-2019 qui s’en vient sera chargée en compétitions. Ça fait beaucoup de voyages. Une chance que j’ai une belle équipe scolaire à Brossard, qui me soutient moralement. Avec mon entraînement de boxe, le coaching auprès des jeunes, mes semaines s’étirent jusqu’à 70 heures. J’ai des amis qui vont m’aider à organiser une campagne de financement. Je suis plus habitué à donner que de demander de l’aide. Mais là, étant dans un cycle olympique de deux ans, je vais vraiment avoir besoin d’aide», conclut Myriam.

Photographies : André Corbeij © et Gracieuseté