Paul-Henri Hudon
HISTOIRE – Sinaï Richer serait né à Saint-Hyacinthe en 1863. D’autres disent en 1867. On le confond parfois avec deux artistes du nom de Joseph Richer, qui auraient été, l’un son père, l’autre son frère. Notez qu’on doit à Joseph Richer les décorations intérieures des églises de Saint-Basile-le-Grand et de Saint-Antoine-sur-Richelieu.
Sinaï Richer a étudié à Paris entre 1887 et 1891, d’où il revient à Montréal. Il oeuvre ensuite à Joliette, à Saint-Hyacinthe, dans la chapelle du collège de Saint-Césaire, et peint quelques personnages, dont Barthélemi Joliette. À Chambly, il a laissé deux tableaux à motifs religieux, qui sont toujours exposés (depuis 127 ans) dans le transept de l’église Saint-Joseph.
Quant à Joseph Richer (1867-1946), il aurait exercé son art dans la nouvelle église Notre-Dame-de-Bonsecours, à Richelieu. On lui attribue les fresques de la voûte et des murs. Cette exubérante ornementation de l’église de Richelieu, les peintures des personnages, les médaillons, les épis et motifs floraux, les plaques et chapelets sont imputés à ce grand maître en 1890, selon un journaliste de La Presse. Ce magnifique décor a été dissimulé à la vue lors de le restauration d’après concile, vers 1965.
Personnellement, de l’artiste peintre Sinaï Richer, j’admire le tableau appelé “Au sermon, souvenir de la Bresse”, peint en France. La lumière qui éclaire les visages, sur fond sombre. Les attitudes passives des femmes manifestent une certaine lassitude, un ennui ou une fatigue. L’homme distrait, qui lit derrière, fait fi du discours du curé.
On sait peu de choses de Sinaï Richer. On croit qu’il aurait émigré aux États-Unis. Quelqu’un possède-t-il des informations sur sa carrière ? Où a-t-il vécu ? Est-ce qu’on lui reconnaît d’autres oeuvres ?
Références:
Monique Signori, Saint-Joseph-de-Chambly, guide de visite, pages 8 et 9.
Laurier Lacroix, Deux tableaux de Sinaï Richer, dans Les Cahiers de la seigneurie, no 6, septembre 1981, pages 16 à 19.
Le Courrier de Saint-Hyacinthe, 20 octobre 1891: “Le tableau Notre-Dame-du-Rosaire, oeuvre de Sinaï Richer, a été posé à l’église Saint-Joseph de Chambly dans la semaine du 15 octobre 1891”.
Mario Béland, Un Québécois à Paris, dans Cap-Aux-Diamants, no 41, printemps 1995, pages 78-79.
La Presse, 7 août 1890. Le journaliste attribue à Joseph Richer les décorations somptueuses de l’église Notre-Dame-de-Bonsecours.
Archives de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly, fonds Armand-Auclaire.